L'ECOLE DE YOGA ET DE MEDITATION

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L'ECOLE DE YOGA ET DE MEDITATION

PLEIN D'OXYGENE PENDANT Nadi Shodana

Etude pilote de Perl Lange (Médecin spécialiste de médecines internes) - Bindu n°13

     Souvent en faisant Nadi Shodana (la respiration alternée) ou autres exercices avec rétention de souffle il semble que le besoin de respirer disparaisse. C’est comme si vous pouviez retenir le souffle indéfiniment. Quand cela m’arrive, je me demande plutôt avec angoisse combien de temps on peut retenir le souffle sans créer un manque d’oxygène préjudiciable. La façon la plus sûre de répondre à cette question c’est de mesurer le taux d’oxygène dans les artères pendant la rétention et c’est ce que nous avons fait.

 

     Lors de l’automne 1998 j’ai mené une série de tests intéressants à l’hôpital Karolinska de Stockholm. L’un d’eux fut appliqué pendant Nadi Shodana c’est ce que décrit cet article.

 

     Le sujet d’expérience était un homme, la quarantaine, de stature normale ayant expérimenté les exercices de respiration de yoga depuis 20 ans. Pendant les tests il fit 5 séries de respirations alternées soit inspiration, rétention de souffle, expiration sur le mode de 1:4:2. C’est à dire 10 respirations en 15 minutes, ceci est relativement lent (une personne au repos a 16 respirations par minute).

 

     Si vous voulez mesurer le sang qui alimente le cerveau et autres organes un échantillon de sang ordinaire venant de la veine ne fera pas l’affaire. Il faut avoir accès au sang d’une artère qui transporte le sang aux organes du corps, le sang qui vient d’être oxydé en passant à travers les poumons. Un anesthésiste plaça un fin cathéter de plastic dans l’artère radiale du bras gauche du sujet, et de cette artère il prit plusieurs échantillons de sang pendant tout le temps qu’il pratiqua Nadi Shodana.

Resultat

 

     On a pris des échantillons de sang régulièrement pendant toute la période de Nadi Shodana et un moment après. Avant l’exercice de respiration le pourcentage d’oxygène dans le sang était de 97%, taux normal au repos. Pendant l’expérience, le taux le plus bas était de 88%, taux d’oxygène rassurant.

 

     A la fin de l’examen le taux d’oxygène remontait à 97% en quelques secondes.

 

     Par comparaison, on pourrait dire que dans divers examens médicaux le taux d’oxygène du sang sur des sujets en bonne santé a été abaissé jusque 75% sans effets secondaires négatifs.

 

     Pendant le test on a aussi mesuré le taux du dioxyde de carbone et le pH montrant les mêmes changements prononcés ainsi que le rapide retour à la normale.

 

Conclusion

 

     Même un exercice de Nadi Shodana fait très lentement ne cause pas un manque d’oxygène ni même un taux proche du seuil critique en ce qui concerne le taux d’oxygène de dioxyde de carbone ou la valeur du PH.

 

     La raison physiologique expliquant l’ accroissement de la clarté et de l’énergie n’ est pas encore connue.

 

     D’autres tests pendant la rétention du souffle où on a effectué une série d’images du cerveau grâce à un MRC (camera par résonance magnétique) indiquent une considérable activation du cerveau. D’abord dans les zones du cerveau ayant une certaine tâche , puis quand la rétention est répétée cela s’étend à tout le cerveau. J’espère revenir sur ces points dans un futur article quand on aura effectué davantage de tests.

 

 

SPO2 : Le pourcentage d’oxygène est normalement de 90-98%. Chez les sujets le taux d’oxygène tombe à 88% au minimum équivalent au taux relevé chez les sportifs au maximum de leur performance.

 

 

pCO2 : Il y avait une réelle augmentation du taux de dioxyde de carbone dans le sang pendant l’exercice qui se normalise rapidement après. C’est l’augmentation du dioxyde de carbone qui donne l’impression d’avoir besoin de plus d’air.

 

 

pH : La valeur du pH (mesure d’acidité) descend pendant l’exercice d’une moyenne de 7,4 à une moyenne légèrement en dessous 7,26 au minimum Il est remonté rapidement à la normale après l’exercice.

Recherche sur la conscience

     Un groupe international de scientifiques intéressés par des recherches sur la conscience se rencontra en 1980 aux Etats Unis à la Conférence de recherche sur la conscience humaine. Au fur et à mesure de leurs recherches ils découvrirent des raccourcis aux méthodes les plus efficaces destinées à libérer le potentiel de l’esprit. Pendant plus de dix ans ils avaient étudié les résultats obtenus à partir d’une large panoplie de thérapies diverses, de méditation etc. cherchant à savoir comment les gens réussissaient à gérer leur vie quotidienne et leurs propres problèmes avant et après avoir été en contact avec l’une des méthodes ou une autre. Ils arrivèrent tous à la même conclusion. Quoique vous fassiez ou étudiez vous ne tirerez aucun bénéfice si vous n’éveillez pas ou ne développez pas votre attention afin d’être présent et attentif à ce qui se passe ici et maintenant – en vous-même et autour de vous.

 

     « Une névrose » dit Daniel Goldman à cette conférence « d’une façon ou une autre est une maladie de carence et ce qui manque c’est l’attention ».

 

     Le mot « attention » ne suffit pas pour décrire cet état. Conscience semble plus exact. Pour l’instant, je préfère utiliser les termes « d’expérience totale » ou « d’éveil ».Soit une harmonie où tout ce qui se passe dans l’environnement a la même signification quelques soient ses proportions ou son intensité. Vous ne faites plus qu’un avec la situation donnée quand vous faites l’expérience totale. Vous prenez donc conscience du moment où quelque chose vous détourne de la totalité ou de vous-même. Cependant cela ne signifie pas qu’il faut se tenir sur ses gardes ou avoir une attitude critique à la recherche d’ événements particuliers ou de sensations particulières. De même vous ne devez pas essayer d’écarter ce qui se passe en décrivant ou analysant ce que vous expérimentez.

 

     Quand nous nous laissons aller à vivre dans la disharmonie nous ne la fuyons pas mais nous restons, nous-mêmes, dans cette expérience – alors simplement en percevant cela nous pouvons l’incorporer cela dans l’expérience de la totalité ou nous en libérer. Dans un ancien texte tantrique Vigyan Bhairava Tantra il est écrit : « Au moment d ‘éternuer, pendant la peur, l’anxiété, au bord de l’abîme, en lançant une offensive, dans un moment extraordinaire, au moment où la faim se fait sentir, après être rassasié maintenez une attention constante. »

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